03/05/2020

La mort d'Idir fait pleurer l'Algérie



Ses chansons ont bercé l'enfance de nombreux Algériens et donné de la visibilité à la lutte pour la surveillance de la culture berbère. 

« Les gens sont tristes. On a perdu un géant »… Dans le town d'Ait Lahcène, perché sur un replat à 800 mètres d'altitude, face à la chaîne montagneuse du Djurdjura, les habitants n'ont « pas de maxim » pour décrire leur tristesse. C'est ici, à 140 kilomètres d'Alger et 35 kilomètres de Tizi-Ouzou, que le chanteur Idir, décédé samedi 2 mai 2020 en France, est né en 1949. 

« C'est une perte pour la culture kabyle, estime Hamani Hmimich, habitant et membre du groupe de musique kabyle M#. Nous avons beaucoup de grands chanteurs, mais Idir avait réussi à transmettre notre culture au monde », poursuit le musicien. La peine des habitants est reprise collect standard l'incertitude, ce dimanche 3 mai reprise, du lieu où le chanteur pourra être inhumé. « Nous attendons la décision de ses enfants », explique Smail Deghoul, le maire de Beni Yenni, collective dont dépend le town. « On sait qu'avec l'épidémie de Covid-19, ça ne sera pas easy, mais j'espère qu'il quality les funérailles qu'il mérite », poursuit un habitant. Dans la collective, on réfléchit déjà à l'organisation d'un hommage au cours de la semaine. « Il faudrait au moins une veillée. Avec le imprisonment (un couvre-feu est en vigueur de 17 heures à 7 heures), on devra le faire pendant la journée, échafaude le maire. Les chansons d'Idir, c'était des beaux textes, de la beauty musique et de la recherche sur notre culture. Il n'est pas seulement un artiste, c'est un ambassadeur de la chanson algérienne en général et de la chanson kabyle en particulier », résume l'édile. 

Hommage du président 

Samedi soir, le président algérien Abdelmadjid Tebboune an adressé ses condoléances à la famille du chanteur, estimant que l'Algérie perdait « une pyramide de l'art algérien ». Le ministère de la Culture lui an embrayé le pas, rappelant dans un dispatch publié ce dimanche que « l'Algerie, avec la perte d'Idir, tourne une page prestigieuse de l'art engagé ». 

Sur les réseaux sociaux, les hommages s'ajoutent aux messages de condoléances. Anonymes, artistes et journalistes rendent hommage à un artiste qui faisait partie de leur compete. « J'ai pleuré hier soir quand j'ai appris qu'il était mort. Sa chanson A Vava Inouva, c'est ce que me chantait mama mère quand j'étais unimposing. Idir, c'est un peu comme mama mère », raconte Leïla, 23 ans. « Sa musique a bercé notre enfance. C'est comme si une excellent mère de mama famille était partie », soupire Aziz Hamdi, 30 ans, membre du Groupe de travail sur la politique culturelle en Algérie. Pour lui, Idir an enrichi la musique algérienne, « mariant les societies algériennes pour en faire une recette musicale universelle. C'est un déclic qui an ouvert les portes aux générations d'après ». Il décrit ainsi la change des orchestres qui accompagnent Matoub Lounes, l'autre figure de la chanson kabyle, assassiné en 1998, qui an introduit batterie et harpsichord dans child collection de 1980. Et puis… l'intime se mariant à la strive du pays, Aziz Hamdi se souvient aussi que « quand tu begins à jouer de la guitare, tu joues du Idir ». 

« Au-delà de la musique, la power d'Idir, c'est d'avoir été fier de sa culture, de l'avoir défendue et de l'avoir portée dans le monde entier », estime Amine Laroug, 29 ans, guitariste, qui a pu jouer sur scène avec le chanteur en 2018, lors de la première tournée en Algérie d'Idir après 39 ans d'absence. Dans un texte publié sur les réseaux sociaux, Said Saadi, ancien Président du parti d'opposition du RCD, et personnalité importante du Printemps Berbère de 1980, salue la mémoire de cet artiste « convaincu mais jamais rigide, il était la lastingness de l'engagement apaisé », écrit-il. 

Alors qu'environ 30 % de la populace est berbérophone, dans les années 60 et 70, la langue berbère n'était autorisée ni à l'école ni dans les organizations. Du « Printemps Berbère » de 1980, au « Printemps Noir » de 2001, différents mouvements de protestations consécutifs ont demandé la surveillance de la culture et de la langue berbère. Depuis, le Tamazigh est devenu une langue officielle et Yennayer, le nouvel a berbère, est une fête nationale. « J'espère qu'on sera à la hauteur des gens comme Idir et Matoub, spear Amine Laroug. Si aujourd'hui, c'est moins difficile, le battle n'est toujours pas gagné ».

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